Ni savoir, ni progrès sans recherche et universités publiques fortes

Publié le 08 janvier 2025

L’Enseignement supérieur et la Recherche publique sont en danger.

Près de 4 universités sur 5 ont terminé l’année en déficit. Pour dénoncer cette situation on assiste à un réveil des mobilisations au sein des universités et, pour la première fois, les présidences universitaires se sont mobilisées pour pousser un cri d’alarme qu’il faut entendre. À Reims, l’université va réduire les moyens des laboratoires et reporter des projets de rénovation énergétique ; à Avignon ou à l’université Clermont Auvergne on prévoit de fermer des formations, de réduire le nombre d’étudiants, et des fermetures de sites universitaires délocalisés sont évoquées à l’université de Franche-Comté. Étrangler ces budgets implique le sacrifice de l’avenir du pays, comme l’a justement rappelé Fabien Roussel dans un courrier adressé à l’ensemble des présidents d’universités.

Cette crise dépasse largement le cadre budgétaire. Elle s’additionne à des lignes de ruptures profondes, où la pensée scientifique est de plus en plus remise en cause au profit de discours irrationnels. Une majorité de Français remet même en question l’indépendance des scientifiques et se méfie de leurs paroles à des niveaux préoccupants. Ce n’est donc pas seulement l’avenir de la recherche qui est en jeu, mais celui de toute notre capacité collective à répondre aux défis écologiques, économiques, sociaux et démocratiques. Nous sommes face à un choix de société.

Il est possible de se saisir de ces questions en dénonçant avec clarté l’enseignement supérieur privé lucratif, puisque plus de 25 % des étudiantes et étudiants se tournent désormais vers lui (avec l’aide des plateformes de sélection comme Parcoursup) ; mais aussi en dénonçant les 7,7 milliards d’euros versés sur la seule année 2024 aux grandes entreprises par le Crédit impôt recherche. Ce CIR est le même qui a été versé à Michelin (à hauteur de 55 millions d’euros) ou à Sanofi (150 millions d’euros par an) pour les résultats tragiques que nous connaissons. Il existe une manne financière énorme, mobilisée comme cadeau fiscal, qui devrait financer directement le service public.

Sans se limiter à la réaction, il est crucial de porter un projet ambitieux, une alternative communiste pour l’ESR. C’est pourquoi nous défendons, par exemple, la création d’un statut du doctorat protecteur pour les jeunes chercheuses et chercheurs qui se traduirait par l’ouverture de nouveaux droits face à la baisse très inquiétante de leur nombre ; la défense d’un tiers temps recherche personnel pour les docteurs et docteures dans les services publics ou les entreprises privées bénéficiant d’aides de l’État, afin de valoriser leurs compétences ; ou encore le déploiement massif d’un plan de création de nouvelles universités et de centres de formation dans les zones rurales et périurbaines afin de donner accès aux savoirs et stimuler la recherche en dehors des grands pôles urbains.

Ainsi, à l’heure où le délabrement des universités françaises suscite une inquiétude grandissante, il est essentiel de placer nos propositions au centre du débat.

Nicolas Tardits – Article publié dans CommunisteS, numéro 1024 du 8 janvier 2025.

Comment financer l’enseignement supérieur ?

Le déficit de l’enseignement supérieur public est estimé à 2 milliards d’euros. C’est bien peu au regard de la manne versée aux entreprises.

L’enseignement supérieur et la recherche publique sont en danger. Quatre universités sur cinq risquent de terminer l’année en déficit. Pour dénoncer cette situation, on assiste à un réveil des mobilisations au sein des universités et, pour la première fois, les présidences universitaires se sont fortement mobilisées pour pousser un cri d’alarme qu’il faut entendre.

À Reims, l’université va réduire les moyens des laboratoires et reporter des projets de rénovation énergétique ; en Avignon ou à l’université Clermont-Auvergne, on prévoit de fermer des formations, de réduire le nombre d’étudiants, et des fermetures de sites universitaires délocalisés sont évoquées à l’université de Franche-Comté. Étrangler le budget des universités, comme celui de la recherche, implique le sacrifice de l’avenir du pays, comme l’a justement rappelé Fabien Roussel dans un courrier adressé à l’ensemble des présidents d’université. Nous assistons à la casse de notre capacité de progrès scientifique pour répondre aux défis écologique, économique, social, démocratique. Nous sommes donc face à un véritable choix de société.

On parle d’un déficit s’élevant à plus de 2 milliards d’euros pour les universités. La somme paraît colossale mais elle reflète des années de politiques de désengagement désastreux de l’État qui impactent directement la capacité des universitaires, des chercheuses et des chercheurs à exercer pleinement leurs missions. Ils sont désormais contraints de perdre leur temps précieux dans la quête effrénée de financements par projet. Et pourtant, un seul chiffre devrait nous alerter, celui des 7,7 milliards d’euros versés sur la seule année 2024 aux grandes entreprises par le crédit d’impôt recherche.

Ce fameux CIR est le même qui a été versé à Michelin (à hauteur de 55 millions d’euros) ou à Sanofi (150 millions d’euros par an) pour les résultats tragiques que nous connaissons. L’argent est là. Nous devons faire entendre ce message simple : il existe une manne financière énorme, actuellement mobilisée comme cadeau fiscal, qui devrait financer directement la recherche et les universités publiques.

Il est maintenant de notre responsabilité de ne pas toujours être dans la réaction et de porter un projet politique ambitieux comme une véritable alternative face à l’hégémonie des idées néolibérales qui dominent, mais aussi face aux solutions hors-sol avancées sans aucun lien avec l’enseignement supérieur, ses métiers et ses évolutions.

C’est pourquoi nous défendons, par exemple, la création d’un statut du doctorat protecteur pour les jeunes chercheuses et chercheurs qui se traduirait par l’ouverture de nouveaux droits face à la baisse très inquiétante de leur nombre ; la défense d’un tiers-temps recherche personnel pour les docteures et docteurs dans les services publics ou les entreprises privées bénéficiant d’une aide de l’État ; ou encore le déploiement massif d’un plan de création de six nouvelles universités et de centres de formation sur l’ensemble du territoire.

Nicolas Tardits – Commission enseignement supérieur et recherche du PCF, et politiste à l’université Paris-Nanterre

Publié le 08 janvier 2025

Le 15 janvier s’ouvrira la plateforme de sélection Parcoursup.

Chaque année, ce sont des dizaines de milliers de jeunes qui se retrouvent exclus de l’enseignement supérieur par l’algorithme. En 2024, sur 945 000 candidats, 295 000 ont quitté la plateforme sans aucune formation. Près de 90 000 d’entre eux n’avaient même reçu aucune proposition. Pour les lycéennes et lycéens, ce sont près de 8 % des terminales qui n’ont pas obtenu de proposition, et plus de 88 000 qui ont quitté la plateforme de sélection. Cette sélection est d’autant plus féroce en lycée professionnel puisque plus d’un quart des élèves n’intègrent aucune formation.

Ce sont les enfants des classes populaires qui paient le prix de cette sélection sociale, malgré les mensonges des gouvernements sur le nombre réel d’élèves exclus des études supérieures.

Ces dizaines de milliers de jeunes exclus de l’enseignement supérieur public sont une aubaine pour l’enseignement privé, qui ne cesse de croître depuis la mise en place de Parcoursup.

Parcoursup est la conséquence du sous-investissement gouvernemental dans l’Éducation nationale et l’Enseignement supérieur et la recherche. Face à la pénurie d’enseignants, l’État organise le tri social !

Les mobilisations du mois de décembre ont montré que la jeunesse est prête à se mobiliser pour son avenir afin d’obtenir de réels moyens pour étudier et réussir.

Pour construire notre avenir, pour choisir notre métier, nous voulons pouvoir choisir librement nos études, avec tous les moyens pour les réussir !

Le jeudi 16 janvier, au lendemain de l’ouverture de la plateforme Parcoursup, nous appelons à une grande journée de mobilisation dans les lycées et les lieux d’enseignement supérieur pour revendiquer :

  • la suppression de Parcoursup et de MonMaster,
  • des investissements massifs dans l’Enseignement supérieur et l’Éducation nationale.

MJCF, UEC, UNEF, USL, FIDL, JLFI, JEcolo, JS, UE, LPL, NPA jeunes

Article publié dans CommunisteS, numéro 1024 du 8 janvier 2025

Le 6 novembre 2023 le PCF a présenté son plan climat pour atteindre les objectifs climatiques de l’accord de Paris. L’immense travail du GIEC, valorisant l’apport inestimable de scientifiques du monde entier, alerte sur la gravité des conséquences de ce changement. Et il permet aussi d’affirmer qu’une transformation radicale peut préserver l’habitabilité de la Terre et être bénéfique à toutes et tous.

Une conviction est au cœur de la démarche communiste : ce grand défi qu’est la lutte contre le changement climatique ne pourra être relevé que dans la justice sociale et la coopération internationale.

Le plan climat, Empreinte 2050, contribuera à la justice sociale par l’amélioration de la vie de l’immense majorité de nos concitoyennes et concitoyens et la réduction des inégalités.

Le plan climat pour la France, Empreinte 2050, vise la neutralité carbone à l’horizon 2050.

Le plan climat pour la France, Empreinte 2050, comme son nom l’indique, réduira également notre empreinte carbone, c’est-à-dire les émissions liées à nos importations.

C’est une véritable originalité par rapport à d’autres scénarios existants. Au-delà de la neutralité carbone à l’horizon 2050, il s’agit de remettre en cause les politiques délocalisant nos industries qui font porter de façon injuste l’effort climatique aux autres pays, souvent plus pauvres et disposant de moins de moyens.

Ce plan s’inscrit dans une autre logique économique à rebours des politiques actuelles au service du capitalisme prédateur.

La présentation de cette version préliminaire d’Empreinte 2050 est le point de départ d’une concertation que nous voulons la plus large possible au sein de notre parti et de toute la société française pour débattre des orientations et propositions qu’il contient. Après révision suite à cette concertation, le plan sera soumis à nos instances de direction pour adoption. Il sera ensuite régulièrement actualisé à partir des avancées scientifiques, techniques et industrielles.

Plan Climat – EMPREINTE2050

Réuni·es en conférence nationale un an et demi après leur 39e Congrès, les communistes alertent sur le développement des guerres et la crise généralisée de la globalisation capitaliste, marquée par : les récessions frappant un nombre accru d’économies ; les menaces de plus en plus prégnantes de crises financières majeures ; la dégradation forte de l’emploi, des conditions d’existence ; l’effondrement industriel de nombreux pays occidentaux et les licenciements massifs de travailleurs·ses qui l’accompagnent ; l’impérialisme, l’aiguisement des concurrences entre puissances et multinationales en vue de la redéfinition des rapports de force sur la planète ; la multiplication des guerres qui, de l’Ukraine au Proche-Orient en passant par l’Arménie ou le Soudan, menace de déboucher sur un embrasement mondial, à la possible dimension nucléaire ; des phénomènes climatiques extrêmes, alors que 2024 est en passe de devenir l’année la plus chaude jamais observée, franchissant le seuil de 1,5°C de réchauffement, tandis que la crise de la biodiversité et la dégradation de notre environnement sont confirmées par les scientifiques. Dans le même temps, nous assistons à une explosion des inégalités avec une accumulation toujours plus grande de richesses par une minorité.