Comprendre les objectifs de la loi Baptiste

Comprendre les objectifs de la loi Baptiste (Suite de la réflexion « Debout pour les libertés académiques, et maintenant ? »)

Construite pour compléter le paysage des Contrats d’Objectifs, de Moyens et de Performance (COMP) des établissements[1], la loi Baptiste[2] proposée par le Ministre permet le rapprochement des établissements publics avec les établissements privés au sein de mêmes grands ensembles, alors même qu’elle prétend combattre les établissements privés prédateurs. Tous seraient ainsi soumis aux mêmes modalités d’évaluation.

Il s’agit pour cette proposition de loi en réalité de soutenir la dérégulation totale des établissements : sous couvert de régulation des établissements (essentiellement ceux, publics, qui seraient gouvernés dorénavant par le rectorat) et d’un peu de sémantique pour le privé (agrément pour le privé lucratif, partenariat pour le non lucratif), toutes les composantes seraient qualifiées par la même institution (HCERES s’il survit, ou bien superstructure à inventer absorbant toutes les structures actuelles accréditant IUT, écoles d’ingénieur ou de gestion, ou formations privées). La loi proposée soumet tous les établissements aux mêmes règles, non démocratiques avec une concentration des pouvoirs abusive, hors des établissements, à l’inverse de ce qui serait attendu, notamment un contrôle des aides publiques fournies et des diplômes des établissements privés (Bachelors, Mastères souvent non reconnus en lieu et place des diplômes de Licence et Master).

La délégation des décisions d’ouverture ou fermeture de formations par de simples arrêtés, sans avis du CNESER (l’autonomie des universités devenant celle des recteurs) permet aussi de dissimuler des renoncements nationaux derrière des logiques locales d’établissement : augmentation des frais d’inscription, disparition de formations qui seront saisies par un secteur privé lucratif, modifications des statuts des personnels, etc. Tous ces éléments seraient détricotés localement… sauf peut-être dans les établissements laissés sans moyens, à la charge de l’État, devant respecter des COMP aux indicateurs irrespectueux de service public de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR) : nombre indécent demandé de publications ou de réussites à des appels à projets, taux d’obtention de diplômes négligeant le droit à la réorientation, quotas d’admissions intenables, taux d’insertion professionnelle méprisant la nature des formations, par exemple. Sans des statuts et fonctionnements identiques, les intérêts des établissements divergent, la communauté académique sera fragmentée, impliquant des comportements prédateurs des uns sur les autres et une compétition exacerbée au sein des établissements et entre eux : le traité de Lisbonne consacrant la mise en compétition des régions sera bien à l’œuvre ici !

En gommant ainsi les différences entre secteur public et privé partenaire via cette gouvernance identique, à terme, la possibilité d’une transition d’un type d’établissement (ou d’une composante au sein d’un établissement) vers un autre serait ouverte… et intéressante : des établissements publics soumis à leur « COMP100 % » pourraient être tentés de s’en libérer pour survivre en devenant acteurs privés, en capacité d’augmenter autant que besoin les frais d’inscription tout en bénéficiant d’une délégation de service public, affaiblissant ainsi la cohérence nationale des statuts. Au sein d’un même grand établissement, on pourrait avoir des composantes, privées ou non, qui auraient des fonctions différentes. L’expérimentation existe déjà dans l’Université Paris-Saclay : des écoles captent des ressources tandis que la composante universitaire historique est abîmée par sa paupérisation et bureaucratisation : les uns valident les indicateurs d’excellence du COMP, les autres valident ses indicateurs sociaux… et la ségrégation sociale ! Tous les montages sont imaginables. Le loup est dans la bergerie.

Le PCF de l’Université Paris-Saclay appelle les personnels et étudiants à se mobiliser pour soutenir un modèle d’ESR public garant des libertés académiques de ses personnels et donnant toutes leurs chances d’émancipation et de réussite à ses étudiantes et étudiants.

[1]Sujet d’une publication précédente : https://pcf-universite-paris-saclay.fr/ecrits-de-la-section/ – pour rappel les COMP conditionnent les budgets des établissements à des indicateurs quantitatifs et si 100 % des budgets dont masse salariale y sont soumis, le pire est à craindre pour la qualité de l’enseignement, de la recherche, les libertés académiques et les statuts des personnels.

[2]https://academia.hypotheses.org/files/2025/07/PJLoiBaptiste.pdf

Introduction à l’Assemblée Générale du PCF Université Paris-Saclay, lundi 23 juin 2025

Introduction à l’Assemblée Générale du PCF Université Paris-Saclay, lundi 23 juin 2025

Le 23 décembre 2024, Philippe Baptiste a été nommé ministre chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) et a présenté sa feuille de route le 30 janvier 2025. Sans reprendre l’intégralité de son discours, je voudrais citer les principaux sujets qui tournent tous autour de ce qu’on appelle l’Acte 2 de l’autonomie des Universités.

D’abord, les budgets. Malgré un budget toujours plus raboté puisque 1,1 milliard d’euros ont été annulés en 2024 pour l’ESR, 1,5 milliards pour 2025 et on parle d’autant pour 2026 parmi les 40 milliards d’euros d’économies que cherche le Premier ministre Bayrou. Le ministre, comme les précédents, va chercher à travailler sur le fonds de roulement des établissements qui seraient à utiliser vite et au mieux mais on peut se demander si ce n’est pas au contraire des fonds réduits et toujours en tension contrairement à ce qui est dit.

Par ailleurs, l’Acte 2 de l’autonomie des Universités voulu par le Président Macron est en test dans 9 établissements pilotes pendant 18 mois, test qui doit aboutir au second semestre 2025. Le Président avait parlé de « gouvernance réformée », de « contrats pluriannuels », de « différenciation assumée » mais aussi des statuts des personnels « devenus des éléments de complexité » dans son discours sur l’avenir de la recherche le 7 décembre 2024.

Si j’analyse brièvement ces éléments cela veut dire qu’il y aura donc moins de budgets sanctuarisés pour les Universités qui devront continuer à aller en chercher elles-mêmes par des contrats que ce soit via la taxe d’apprentissage, via des frais d’inscriptions plus élevés ou encore des contrats avec des organismes privés sur certains sujets en négligeant d’autres. Par ailleurs, les demandes autour de la gouvernance et des statuts vont achever d’autonomiser en privatisant les Universités. Cela aura pour conséquence de les mettre nécessairement en compétition entre elles pour attirer les meilleurs étudiants et personnels, une fois que les statuts auront été dérégulés. Par exemple les salaires et rétributions dont les subventions pour des projets seront à la discrétion des Présidents ou chefs de composantes.

Il me semble que cette question dite « d’autonomie » est un des points les plus graves et que les éléments qui vont suivre sont représentatifs du soutien à cette politique.

Lors de sa même déclaration sur l’avenir de la recherche, le Président Macron avait souhaité transformer les organismes nationaux de recherche en agences de programme. Ensuite, le ministre Philippe Baptiste lors de la présentation de sa feuille de route avait soutenu les agences de programme car elles doivent soutenir des priorités dites stratégiques. Cette création, issue du rapport de Philippe Gillet, et soutenue par la ministre de l’ESR de l’époque Madame Retailleau, a été imposée sans dialogue avec la communauté, notamment au sein du ministère, qui aujourd’hui a bien du mal à trouver une utilité à ces nouveaux objets alors que l’on ne cesse de parler de simplification.

Alors comment simplifie-t-on dans ce cas ? Il suffit de charger les agences de programme de construire et financer des programmes de recherche jugés prioritaires sans passer par des appels à projets, avec de préférence le moins d’indicateurs possibles. Il semble évident qu’il n’y aura pas de contrôle sur les orientations qui seront purement guidées par le temps politique et pas le temps de la recherche, ni sur les résultats qui pourraient indiquer si un choix aura été bon ou non. Pensons au quantique puis à l’IA qui ont pris toute la place médiatique actuellement au détriment de beaucoup d’autres sujets.

Simplifier, ce serait donc concentrer des moyens sur quelques sujets. Cela fait penser au tollé provoqué au CNRS lors de l’annonce de la création des « Key Labs » il y a plusieurs mois et sur lequel le ministre a annoncé un moratoire. L’enjeu était de sélectionner un quart des laboratoires les plus performants pour les doter plus au détriment de tous les autres ce qui conduirait à leur disparition. Et la suite ? Allait-on reprendre le quart des laboratoires restant pour leur appliquer la même chose, etc. ? Tout cela aurait permis de vider le CNRS de ses laboratoires et de ses budgets à un moment où les organismes publics sont montrés du doigt et où le gouvernement via sa ministre chargée des comptes publics Amélie de Montchalin souhaite les réduire d’un tiers en les supprimant ou en les fusionnant. Mais pour quelle raison ? Un pur dogme libéral de destruction des services publics qui pourtant ne peuvent être que plus rentables qu’un organisme privé dont le moteur est le profit.

Certes, nous pouvons toujours trouver dans nos composantes et services des dysfonctionnements et des améliorations à y apporter. Mais pourquoi ne pas poser la question aux personnels ? Réhabiliter des conseils de laboratoires, d’écoles, de composantes, d’unités, afin qu’ils aient des marges de manœuvre pour améliorer leur fonctionnement plutôt que d’être des caisses d’enregistrement de décisions supérieures ?

Et sinon comment faire pour améliorer la recherche dans le pays ? Réponse du ministre : la collaboration de la recherche publique et privée. Sans remettre en question les compétences de certains personnels de la R&D privée, la question des orientations mais aussi de l’intégrité des travaux se pose : on parlait autrefois du tabac, aujourd’hui des pesticides, quel crédit et soutien apporter à des recherches qui peuvent être orientées à des fins commerciales oubliant la santé et l’intérêt général ? Pourtant, après des années passées à dépenser des milliards en Crédit d’Impôt Recherche et à subventionner des grands groupes pour leur R&D, les exemples ne manquent pas d’une recherche privée dont les subventions sans contrepartie ne sont pas efficaces : pensons à Sanofi qui en quelques années a réduit drastiquement son personnel de R&D en France malgré les budgets nationaux captés.

Sur les formations, on nous répète depuis une dizaine d’années la question du continuum bac -3 / bac +3. Le ministre se félicite de la réussite de l’apprentissage dans le supérieur et appelle à ce que les formations accentuent leur virage de l’insertion dans l’emploi, en particulier les licences professionnelles, les BTS et les BUT en articulation avec les territoires. On ne peut s’empêcher de penser qu’il s’agit là de créer une main d’œuvre bien formée mais pas trop, répondant aux enjeux court-termistes de l’emploi. Cela va à l’encontre de penser qu’il est préférable qu’une formation académique fournisse des outils qui permettront aux étudiantes et aux étudiants de s’adapter tout au long de leur vie à l’évolution des métiers. Cela va à l’encontre de la volonté de former à penser le monde et pas à agir en entreprise. C’est aussi une volonté de limiter le rôle des établissements : certains, régionaux, seront cantonnés au Bac +3, encore une fois, pour fournir de la main d’œuvre qualifiée juste assez mais pas trop, et il ne restera que quelques grandes universités sponsorisées par l’État avec pour seul objectif une bonne place dans le classement de Shanghai. Tous ces établissements, qu’ils soient régionaux ou nationaux, étant en concurrence entre eux.

Pourtant il y a encore du travail à faire pour rendre de la dignité aux étudiantes et aux étudiants : que ce soit sur les bourses, les logements ou encore les admissions et les places disponibles via Parcoursup qui est décrié pour organiser un tri social systématique et renforcer les inégalités territoriales et sociales. Il reste un effort à faire pour un statut du doctorat afin de favoriser sa reconnaissance comme diplôme Bac +8 dans la sphère économique et protéger les compétences des docteurs dans un monde qui en a plus que besoin.

Tous les éléments que j’ai cités constituent une forme de continuité vis-à-vis des événements survenus il y a maintenant environ 20 ans : pacte pour la recherche avec main mise de l’ANR sur l’essentiel des budgets qui soutiendront la recherche via des appels à projets chronophages et aux taux de succès désespérants, refonte des établissements et de leurs statuts en promettant des budgets via les programmes d’investissement d’avenir, les PIA dont seront issues les COMUE par exemple Paris-Saclay, précarisation des fonctionnaires notamment dans l’ESR où de plus en plus de contractuels sont embauchés au détriment de postes statutaires pourtant garants d’une continuité de l’action. Tout cela en concomitance avec le traité européen de Lisbonne qui évoque l’économie de la connaissance et instille cette gouvernance par la concurrence. Et ces décisions politiques d’il y a 20 ans, je l’ai souvent entendu, ont contribué à dégrader la qualité de l’enseignement supérieur et de la recherche, quand bien même de grands et beaux nouveaux bâtiments sont venus atténuer la peine des jeunes qui viennent se former et des personnels qui viennent y rechercher le sens perdu de leur travail.

On pourrait se dire que toutes ces transformations sont loin de nous, incompréhensibles (même si j’ai voulu expliciter quelques unes de leurs conséquences) et que l’impact est faible. Mais l’actualité nous donne un regard à l’extrême de ce que peut devenir un système du fait du prince où les statuts ne sont plus protecteurs et où le politique devient le seul stratège en fonction de ses lubies : les États-Unis ces derniers mois nous donnent ainsi un triste exemple.

Sans statut clairement protecteur, l’employeur ou un politique bien placé peut mettre fin aux contrats facilement, et licencier comme cela a été le cas pour un grand nombre de directeurs et d’employés d’instituts scientifiques aux États-Unis. Je pense à l’agence de santé NIH National Institute of Health qui finance 90 % de la recherche dans le domaine de la santé et dont un certain nombre de laboratoires ont fermé, ou encore à l’agence spatiale américaine la NASA ou la NSF National Science Foundation où également près de 50 % des programmes scientifiques risquent de disparaître. Des universités américaines ont décidé de ne pas recruter de doctorants cette année car elles n’en auront pas les moyens ; cela ampute clairement l’avenir de la recherche. La même menace pèse sur certains établissements français actuellement.

Tout ceci vient d’un changement politique et sémantique : on rejette dorénavant les travaux des sciences du climat, du changement climatique, de la pollution, des gaz à effet de serre, etc. sous couvert d’un scepticisme mais qui au passage fait bien les affaires des principaux pollueurs de l’empire américain qu’ils soient des grands de l’industrie gazière ou pétrochimique ou encore du monde des technologies numériques. L’interdiction est faite aux scientifiques des agences fédérales de participer aux travaux du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) tout en censurant les informations liées aux connaissances sur le changement climatique. Et les licenciements de scientifiques ralentissement les opérations par exemple dans le champ de la météo ce qui affecte les prévisions.

Je ne cite pas tous les domaines à risque, je souhaite insister sur le fait que lorsqu’un pays démocratique tourne le dos aux libertés académiques, cela doit être une source d’inquiétude majeure et nous devons aussi regarder ce qui se passe chez nous pour voir que sans pour autant atteindre une telle rupture, nous sommes sur une pente douce qui y mène. Pourquoi ?

Et la communauté de l’ESR s’est bien mobilisée ces derniers temps avec le mouvement « Stand Up For Science » et même les politiques s’y sont mis avec les plans « Choose France for Science » ou encore « Choose Europe for Science ». Car le risque qui a bien été identifié est celui de la perte de la liberté académique qui comprend la liberté de recherche, la liberté pédagogique, la liberté de publication et d’expression dans le cadre académique. Cette liberté académique est essentielle au fonctionnement démocratique d’une société et devrait être défendue par tout établissement d’Enseignement Supérieur et de Recherche et ses personnels.

Et je pense qu’à l’heure actuelle, ce dont nous avons cruellement besoin c’est d’éducation, une éducation pour faire société, ensemble, et pour une société qui avance face aux défis de l’avenir sombre qui nous est promis.

Pendant ce temps, en France, alors que nous ne dépensons encore que 2,2 % de notre PIB à l’ESR au lieu des 3 % préconisés depuis des années, l’État envisage de consacrer 5 % de son PIB à la défense, ce qui nous projettera dans une course aux armements et nous privera en contrepartie des services publics qui sont essentiels en période de crise. C’est pour cela que j’affirme : faire la guerre et mourir ou bien se former et travailler, la réaction politique de notre communauté scientifique doit être à la hauteur du moment orwellien qui se joue aussi en France.

Quel est donc notre avenir dans l’ESR ? En lien avec les déclarations du ministre et du président que je rappelais initialement, c’est donc l’Acte 2 de l’autonomie des Universités qui va se concrétiser. Comment ? En continuant de mettre en place dans tous les établissements des Contrats d’Objectifs, de Moyens et de Performances (COMP), outils permettant à l’État de conditionner les subventions des établissements à l’atteinte d’objectifs chiffrés. Cette démarche risque de réduire encore le peu de distance au modèle des États-Unis encore existant et qui fait la force du service public de l’ESR :

  • en transformant les organismes de recherche en agences de moyens (c’est notamment l’idée derrière les agences de programme) avec des fléchages répondant donc au besoin d’affichage et aux choix du politique et la possibilité de coupes drastiques et brutales,
  • en soumettant les établissements à des indicateurs quantitatifs et arbitraires (calculés hors sol par l’administration ministérielle, les rectorats ou des agences donc sans élaboration démocratique avec les personnels),
  • en promettant une dotation à 100 % toujours plus austéritaire incluant la masse salariale (donc des rémunérations compressibles et variables coïncidant avec un démantèlement des statuts).

Ainsi, en théorie, un établissement n’atteignant pas les taux de réussite et d’insertion, et pourquoi pas une certaine quantité de publications, fixés par le gouvernement, ne serait plus en mesure de payer ses personnels et voir certaines de ses composantes fermées car pas en phase avec les besoins du politique. Toute cette austérité serait orchestrée sans humain, simplement calculée par les outils administratifs comme InserSup, Fresq et Quadrant : quelle que soit la raison d’un objectif non atteint, le solde ne sera pas versé ! Comme souvent en bureaucratie (et même ici en technocratie), on masque une question politique derrière un outil technique. L’autonomie n’est plus que le choix d’atteindre les objectifs hors sol fixés par l’État, avec le risque que l’atteinte à tout prix pour sauver ses budgets dérive en une dépréciation des contenus des formations et des recherches menées.

Pour conclure, l’océan atlantique ne nous protège pas des attaques d’une droite et extrême droite françaises et européennes inspirées par leurs homologues américains. Il nous faut réagir et se mobiliser pour dire quelle Université nous souhaitons, quelles institutions indépendantes des pouvoirs nous souhaitons et quelle société nous désirons. Notre assemblée générale aujourd’hui sous ce format particulier entre communistes et sympathisants doit nous permettre d’échanger, d’écouter, de débattre des options et actions à porter ici sur le campus emblématique de l’Université Paris-Saclay et de le faire savoir pour que toute la communauté s’en saisisse et, au vu des enjeux qui dépassent nos établissements, faire tâche d’huile dans la population pour alerter et viser un changement de cap pour plus d’intelligence mais moins appareillée, et dans un monde en paix.

Merci pour votre attention.

Debout pour les libertés académiques, et maintenant ?

Après les attaques obscurantistes sans précédent de la communauté scientifique aux États-Unis – Valérie Masson-Delmotte (coprésidente du groupe n°1 du GIEC de 2015 à 2023) parlant elle-même sur France Inter de « moment orwellien » – il est nécessaire de réaffirmer la nécessité développer les connaissances par la recherche et la formation et de garantir leur accès à toutes et à tous avec des moyens associés. C’est la recherche et la connaissance scientifiques qui sont visées. Jamais il n’a jamais été autant important de défendre la liberté académique. Cette liberté académique (de recherche, pédagogique, de publication et d’expression dans le cadre académique) est essentielle au fonctionnement démocratique d’une société et devrait être défendue par tout établissement d’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR) et ses personnels.

Or, malgré les annonces du Ministre chargé de l’ESR pour accueillir les scientifiques travaillant aux États-Unis via le programme PAUSE, celui-ci a été amputé de 60 % de ses moyens et les budgets de l’ESR sont repartis à la baisse de 1,5 milliard d’euros en 2025 après une saignée de 1,1 milliard d’euros annulés auparavant. L’objectif de dépenser 3 % du PIB pour l’ESR publics ne sera toujours pas atteint tandis que le sommet de l’État pourrait décider de consacrer jusqu’à 5 % du PIB pour la défense nous projetant dans une course aux armements qui privera le pays de moyens pour les services publics, pourtant essentiels en période de crise.

Faire la guerre et mourir ou bien se former et travailler, la réaction politique de notre communauté scientifique doit être à la hauteur du moment orwellien qui se joue aussi en France.

 Mais l’Enseignement Supérieur et la Recherche français traversent eux aussi une nouvelle étape de transformation toujours plus néfaste !

La nouvelle autonomie des Universités (ou LRU 2.0) promue par notre Ministre mais aussi ses prédécesseurs vise à mettre en place des Contrats d’Objectifs, de Moyens et de Performances (COMP), outils permettant à l’État de conditionner les subventions des établissements à l’atteinte d’objectifs chiffrés. Cette démarche risque de réduire encore le peu de distance au modèle des États-Unis encore existant et qui fait la force du service public de l’ESR :

  • en transformant les organismes de recherche en agences de moyens (dont la Ministre Montchalin a décidé qu’un tiers des agences hors Universités seraient supprimées ou fusionnées),
  • en soumettant les établissements à des indicateurs quantitatifs et arbitraires (calculés hors sol par l’administration ministérielle, les rectorats ou des agences sans élaboration démocratique avec les personnels),
  • en promettant une dotation à 100 % toujours plus austéritaire incluant la masse salariale (donc des rémunérations compressibles voire même un démantèlement des statuts).

Ainsi, en théorie, un établissement n’atteignant pas les taux de réussite et d’insertion, et pourquoi pas une certaine quantité de publications, fixés par le gouvernement, ne serait plus en mesure de payer ses personnels. Toute cette austérité serait orchestrée sans humain, simplement calculée par les outils administratifs comme InserSup, Fresq et Quadrant : quelle que soit la raison d’un objectif non atteint, le solde ne sera pas versé ! Comme souvent en bureaucratie (et même ici en technocratie), on masque une question politique derrière un outil technique. L’autonomie n’est plus que le choix d’atteindre les objectifs hors sol fixés par l’État, avec le risque que l’atteinte à tout prix pour sauver ses budgets dérive en une dépréciation des contenus des formations et des recherches menées.

L’océan atlantique ne nous protège pas des attaques d’une droite et extrême droite françaises et européennes inspirées par leurs homologues américains. Il nous faut réagir et se mobiliser pour dire quelle Université nous souhaitons, quelles institutions indépendantes des pouvoirs nous souhaitons et quelle société nous souhaitons.

Le PCF de l’Université Paris-Saclay vous invite à une réunion d’échange et réflexion pour poursuivre les mouvements en cours et porter des messages forts à la Présidence contre ce recul des libertés académiques et des droits des personnels et usagers orchestré par le gouvernement

Le nobel et le chaudronnier

Ce texte est la version courte d’un texte paru dans la revue Progressistes accessible ci-après.

Il a été écrit par un camarade à partir de son expérience professionnelle et militante de plus de 50 ans sur le campus d’Orsay

Chaque année, les pays riches se félicitent de la nomination d’un des leurs à l’un des prix Nobel scientifiques. La France y tient une place très honorable.

Le caractère personnel de ces nominations pourrait laisser penser qu’elles couronnent quelques cerveaux éclairés. C’est partiellement vrai, car les idées nouvelles proviennent de personnes très engagées dans une discipline, mais c’est aussi une vision très éloignée de la réalité du travail scientifique. Par-delà le mérite des récipiendaires, la fertilité du travail de recherche est le fait de collectifs de travailleurs aux spécialités très diverses qui mettent en commun leurs savoirs et leurs savoir-faire.

Le plus grand mérite d’un prix Nobel est peut-être d’avoir été capable de s’appuyer sur les connaissances disponibles pour les porter plus loin.

Le partage des savoirs

Le partage des savoirs est un enjeu majeur de société.

Sans lui, se répand auprès de ceux qui en sont de plus en plus éloignés, des sentiments de défiance et de crainte, voire de rejet et d’irrationalisme.

N’oublions pas que, pour répondre à la dictature des marchés financiers, la désindustrialisation et les vagues de licenciements qui ont suivi ont été justifiées par l’inéluctabilité de la mise en œuvre des nouvelles technologies, elles-mêmes fruits supposés du mouvement des connaissances.

Or, les choix qui ont été et qui sont faits dans ces domaines ne sont pas neutres mais sont profondément guidés par les dogmes capitalistes dominants.

Des activités interdépendantes

La recherche est un processus complexe faisant appel à des travailleurs d’horizons divers et aux multiples savoirs et savoir-faire.

Toutes les activités humaines sont de plus en plus interdépendantes. Elles le sont particulièrement dans le mouvement des connaissances. Les activités de recherche dépendent pour une part importante de l’environnement dans lequel elles se déploient, de la pertinence des outils à leur disposition et des hommes qui les mettent en œuvre.

Pourtant, les conditions d’exercice de ces activités peuvent laisser penser le contraire. Ainsi, par exemple, comment un chaudronnier perçoit son travail par rapport à un prestigieux prix Nobel de physique ? Mais aussi, comment un chercheur perçoit son travail par rapport aux technologies et aux métiers qui lui permettent de l’exercer ? Pour le moins, la vision de cette interdépendance n’est pas toujours perçue à sa juste importance.

De l’industrie à la recherche, de la recherche à l’industrie

Pour éclairer le sujet, un petit détour historique peut être utile. Quand, dans les années 50, la France a décidé de développer sa recherche, le tissu industriel national a été un précieux contributeur à cette ambition. C’est ainsi que, par exemple, pour construire les nouveaux grands instruments nécessaires aux développements des recherches sur la matière, Frédéric et Irène Joliot-Curie, prix Nobel de physique, et fondateurs de la faculté d’Orsay, ont créé un cadre attractif pour le recrutement de personnels techniques hautement qualifiés regroupant des corps de métiers directement issus de l’industrie qui manquaient jusqu’alors au CNRS. Il en a été de même au CEA.

C’était l’époque où la France avait encore des atouts industriels et des ambitions pour son avenir.

Par la suite, en lien avec le développement des laboratoires et de leurs besoins, ces corps techniques ont à leur tour contribué à la création de nombreuses entreprises dans les technologies les plus avancées.

Ce n’est pas un hasard si l’industrie et la recherche allemandes restent prédominantes en Europe.

L’Allemagne a globalement moins sombré dans les délocalisations et dans la désindustrialisation. De fait, son effort national de recherche est supérieur à la France respectivement 2.82% et 2.26 % du PIB. Lafaiblesse de financement de la recherche fondamentale et industrielle a été de pair avec la désindustrialisation de la France.

Dans les métiers techniques, les effets des politiques à courte vue menées depuis 50 ans, privilégiant notamment la finance (et ses cupides besoins), ont fait des ravages dans de nombreux domaines.

Certaines rares filières industrielles échappent à la règle comme l’armement, l’aéronautique ou le nucléaire.

Mais, en raison d’un environnement général appauvri, même dans ces filières, la pénurie de professionnels qualifiés se fait de plus en plus ressentir. On le constate actuellement avec les difficultés que rencontre la filière nucléaire pour recruter des personnels qualifiés dans de nombreuses spécialités (chaudronniers, soudeurs…).

L’importance des métiers

La disparition de la référence aux métiers pour des appellations génériques traduit un abandon délibéré des professions techniques. Les techniciens ont remplacé les usineurs, les électroniciens, les opticiens, les chaudronniers…

Un technicien qualifié, c’est-à-dire possédant une qualification, n’est pas interchangeable avec n’importe quel technicien générique. Un métier c’est un savoir et un savoir-faire spécifiques dans une spécialité qui se sont construits dans l’activité professionnelle dans la durée et dans l’échange avec d’autres, pas seulement dans la même spécialité.

Ce glissement générique fourre-tout traduit surtout le peu d’ambition de notre pays pour les domaines concernés, publics ou industriels.

Aucun métier ne se réduit à l’exécution de tâches manuelles plus ou moins répétitives, figées dans le temps.

Un métier évolue en permanence en fonction des besoins et des techniques nouvelles. Un métier est l’exercice de compétences acquises par la formation initiale et continue, enrichies de l’expérience personnelle, des acquis dans la pratique et l’interaction avec les autres. Il construit un lien social par le partage et l’acquisition d’expériences communes, sublimant l’apport de chacun.

Après une bonne formation initiale, il faut le plus souvent plusieurs années d’apprentissage dans l’exercice de la spécialité avant d’atteindre une pleine autonomie professionnelle.

L’exercice d’un métier c’est une part importante de sa propre réalisation.

Au-delà des métiers techniques, la déprofessionnalisation provoque une déqualification, une perte de sens du travail et une sensation d’inutilité source de souffrance.

Technologies et laboratoires

Hier, la plupart des outils de recherche étaient conçus et fabriqués dans les laboratoires.

Aujourd’hui, les besoins en instrumentation des laboratoires sont partiellement satisfaits par l’industrie.

Cette externalisation d’une partie du travail technique vers l’industrie correspond à un rapprochement des besoins industriels et des besoins de recherche ainsi qu’à la diversification et à la technicité de l’instrumentation scientifique.

Pour autant, ce rapprochement ne doit pas conduire à la dépendance vis-à-vis des marchés, qui, eux, ont des logiques très différentes de la recherche, ce qui pose la question de la maîtrise des outils.

De plus, les technologies les plus avancées ne sont pas toutes libres d’accès. Des clauses de secrets industriels ou de secrets-défense limitent les champs de leur diffusion et peuvent ainsi priver la recherche publique fondamentale d’outils qui lui sont essentiels.

Il serait souhaitable d’identifier certains besoins structurants des laboratoires et de fédérer leurs réalisations au plan régional ou national. Ce serait hautement préférable à l’importation d’instruments produits à des milliers de kilomètres des laboratoires, accroissant ainsi la dépendance nationale dans ces domaines.

Il faut sortir de la situation où de trop nombreux techniciens passent désormais leur temps à consulter les catalogues spécialisés, à passer des commandes et des marchés, puis à les réceptionner.

Quelles dévalorisations de compétences ! Quels gâchis pour nos laboratoires ! Quelles démotivations, quels sentiments d’inutilité ! Les personnels qualifiés des laboratoires devraient pouvoir maîtriser les outils produits dans l’industrie mais aussi permettre de les faire évoluer en fonction des pratiques scientifiques.

Dans les technologies avancées, un produit industriel doit toujours être confronté et sans cesse développé par la pratique expérimentale. La recherche, l’innovation, l’industrie française sortiraient gagnantes d’une telle coopération.

Démission nationale et soumission aux actionnaires

Nombre d’entreprises françaises de haute technologie sont issues de partenariats – le plus souvent non formalisés – avec des laboratoires publics.

Cependant, dans le domaine de l’instrumentation scientifique la France est de plus en plus dépendante des technologies étrangères, notamment états-uniennes ou allemandes. D’importantes entreprises technologiques françaises, notamment parmi les plus performantes, ont disparu après avoir été cédées à des multinationales plus puissantes. Certaines grandes entreprises délocalisent leurs activités de recherche vers les pays les plus riches et leurs activités productives vers les pays les plus pauvres. Il ne reste en France que des managers presse bouton dans une France des coquilles vides.

Sauf en raisonnant profits et dividendes immédiats, une telle aberration affaiblit tout à la fois les potentiels de recherche et les potentiels industriels en détruisant les liens entre eux.

Une dévalorisation en actes

Depuis quelques années les phénomènes relatifs à la disparition des métiers technologiques, s’élargissent aux emplois scientifiques. Dans l’enseignement, la désertion des formations scientifiques en atteste.

Prenons un exemple éclairant. Chaque année, une des plus prestigieuses grandes écoles à vocation scientifique et technologique de la République organise son forum « chasseurs de têtes ». Née de la Révolution française, cette école avait pour objectif de donner à la nation les cadres scientifiques et techniques nécessaires à ses nouvelles ambitions. Bon an, mal an, elle a tenu ce rôle pendant deux siècles.

Or, les stands d’entreprises sont dorénavant essentiellement ceux des banques, des institutions financières.

Et pour cause ! Les cursus de cette école ont progressivement délaissé les enseignements technologiques et scientifiques au profit des formations managériales et financières.

Une petite étude comparative montre que les salaires et les perspectives de carrières proposés dans ces domaines ont peu de choses à voir avec ceux de la recherche ou de l’industrie.

Et pourtant de quoi avons-nous réellement besoin ? De professionnels de santé, d’enseignants eux-mêmes formés pour transmettre les savoirs et savoir-faire, de personnels qualifiés pour répondre aux énormes défis sur l’avenir de l’humanité. Ces défis sociaux, climatiques et environnementaux ouvrent d’immenses champs d’actions à l’industrie et à la recherche. Allons-nous les relever ou poursuivre dans la voie de l’impuissance collective ?

Nobel et chaudronnier ont certes des activités singulières mais, au fond, hautement utiles et complémentaires. Hasardons-nous à proposer quelques pistes d’actions.

Réindustrialiser la France

Il faut réindustrialiser la France pour répondre aux grands défis contemporains, dans les domaines industriels stratégiques de l’énergie, des transports, et de bien d’autres. Ces domaines font appel à une multitude de métiers aux techniques de plus en plus poussées.

Dans ce cadre, les liens recherche-innovation-industrie doivent être considérablement dynamisés. Si l’un des acteurs est défaillant la pertinence de chacune des composantes est réduite.

Alors que les activités humaines sont de plus en plus interdépendantes et appellent des coopérations entre pays, que veut dire réindustrialiser la France ? La France doit se donner les moyens de maîtriser, de concevoir et de produire ce qui lui est nécessaire, en le mutualisant dans le cadre de coopérations réciproquement utiles.

La coopération, c’est l’inverse de la subordination au capitalisme mondialisé.

L’effort national de recherche est significativement déterminé par les ambitions industrielles. Les ambitions industrielles sont à leur tour conditionnées par l’effort de recherche et de développement dans la longue durée. Peut-on innover dans un désert industriel ? Il faut réindustrialiser la France pour créer des partenariats nouveaux entre les pratiques de recherche et les pratiques productives, entre les métiers de la recherche et les métiers de l’industrie.

Il convient de faire partager cette ambition bien au-delà des milieux professionnels concernés. Il faut établir des échanges permanents entre les acteurs, les ateliers, les laboratoires et la société.

Former la jeunesse pour investir dans la société

Il conviendrait d’ouvrir des filières en lien avec les évolutions actuelles et à venir des métiers et des techniques.

L’orientation vers ces filières ne doit plus être contrainte ou par défaut. Elle doit résulter d’un projet personnel positif. Pour cela il convient de revaloriser les métiers correspondants, de recruter des enseignants eux-mêmes formés à la diffusion des savoirs et des savoir-faire issus des métiers et technologies nouvelles. Renforcer considérablement les moyens consacrés aux établissements d’enseignements techniques et professionnels. Développer la formation continue dans les établissements publics et industriels.

Changer le travail

Par-delà ces deux axes prioritaires totalement dépendants, dans les équipes, dans les laboratoires, dans les organismes publics, la conception et l’organisation du travail doivent être profondément changées.

Il s’agit d’une question fondamentale. Soit on poursuit avec les objectifs actuels, rendant le travail aliénant avec les rejets que cela entraîne, soit on transforme les buts et donc l’organisation du travail.

Le travail ne se résume pas à la mise en œuvre de techniques et de procédés. Les structures humaines, sociales et participatives jouent un grand rôle pour construire les liens nécessaires entre tous les acteurs.

Il conviendrait de donner beaucoup plus de pouvoirs aux salariés concernant l’orientation et l’organisation des laboratoires, des organismes de recherche et d’enseignement.

Oui le mécanicien, l’électronicien, l’administratif ont toute leur place dans les instances décisionnelles où ils travaillent. Par exemple, cela suppose de considérer l’activité syndicale comme utile à la vie sociale professionnelle et non de l’entraver, voire de la combattre.

Les dogmes managériaux considèrent avec suffisance que leurs vérités jupitériennes ne doivent souffrir d’aucune contestation. L’application de ces doctrines est à l’organisation du travail ce qu’est l’élection présidentielle à la démocratie.

La citoyenneté ne doit plus s’arrêter à la porte du laboratoire ou de l’atelier. Dans son activité professionnelle chaque salarié doit pouvoir déployer toutes ses capacités pour lui-même, pour son travail et leurs rapports à la société.

Du déclin à la reconquête, voilà l’avenir

La gouvernance en vigueur dans la recherche produit de la dévalorisation, de la déqualification, de la précarisation de masse. Elle est contre-productive car elle tend à faire croire aux acteurs eux-mêmes que leur apport au travail du groupe est devenu secondaire, coûteux, voire inutile, alors que c’est précisément de ce travail vivant que l’on manque partout.

Elle tend à isoler et à opposer les individus alors qu’il convient de fortifier les collectifs.

Revaloriser les métiers, les salaires, les rendre plus attractifs, développer les formations techniques, professionnelles, voilà l’avenir.

Dans la recherche et ailleurs, les personnels techniques ne sont pas que des accompagnants. Ce sont des acteurs à part entière. Ils doivent être reconnus pour la place qu’ils occupent et donc de disposer de beaucoup plus de pouvoirs qu’ils n’en ont aujourd’hui.

Si ces quelques lignes ont permis de rapprocher le Nobel du chaudronnier en montrant que leurs préoccupations et leurs intérêts communs sont ceux de la nation, alors, demain, l’espoir pourrait se transformer en changements.

Adhérez au PCF, le parti qui réfléchit et agit sur les rapports recherche-enseignement-société.

Le parti qui veut changer le travail, donner une nouvelle place à la science afin qu’elle serve l’amélioration des conditions d’existence de l’humain.

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